Peut-on se résoudre à l’idée qui fait son chemin, face au spectacle des insuffisances gouvernementales successives trahissant une forme d’impuissance démocratique, qu’il n’est pas d’autre solution pour « s’en sortir » que le recours à une forme de régime autoritaire, ou à un homme providentiel ? Le Général Zapata, au soir d’une vie de lutte violente contre des dirigeants corrompus et d’exercice autoritaire du pouvoir pour faire le bien du Peuple, répond à cette question par la bouche de Marlon Brando dans le magnifique film d’Elia Kazan « Viva Zapata » : « Les peuples forts n’ont pas besoin d’hommes forts ».
Nous lançons le Renouveau Démocratique avec cette conviction qu’il est possible de nous reprendre, de nous réformer, de sacrifier quelques privilèges au nom de l’équité , de nous auto-discipliner, bref de croire en nous-mêmes et en notre avenir, dans notre capacité à nous en sortir en nous décidant individuellement à jouer plus collectif. Le foisonnement d’innovations sociales, éducatives, culturelles, économiques qui se produit dans la société civile nous y encourage. Ainsi que cette croyance qui affleure, en dessous des progrès de la désespérance, que nous pourrions « y arriver » si nous le voulions. Mais le voulons-nous vraiment ? Ou attendons-nous de tomber plus bas encore pour réagir ?
L’ambition de Renouveau Démocratique : bâtir le consensus autour d’un programme de salut public
Croyez-vous, comme nous, qu’il est possible de bâtir un programme de salut public sans considération électoraliste quelconque et, au lieu de raboter indéfiniment en catimini notre niveau de vie, de l’ajuster à nos moyens pour sortir de la spirale des déficits et de la dette, et surtout pour créer les conditions d’un nouveau départ par des réformes socialement et économiquement inclusives permettant une vraie mobilisation collective ? Croyez-vous comme nous qu’il est possible d’obtenir le soutien des « forces vives » et l’adhésion populaire à un projet pour la cité renonçant à toute démagogie ? Croyez vous comme nous que nous pouvons encore trouver en nous-mêmes la force de nous en sortir pacifiquement en acceptant à l’avance « la sueur et les larmes », pourvu qu’elles soient équitablement partagées en levant les diverses omerta ?
Telle est l’ambition de Renouveau Démocratique, ce défi que nous nous lançons à nous-mêmes et qui répond, croyons-nous, à une attente profonde. Celle là même qui nous inspire et nous pousse à sortir du rang et à proposer une offre politique radicale (c’est-à-dire allant à la racine de problèmes), courageuse et transpartisane répondant aux urgentes nécessités du temps, en pariant sur la redistribution du pouvoir et des responsabilités à la base de la société civile comme mode principal de résolution, puis de prévention, des difficultés . Celle là même qui nous fait vous inviter à démontrer qu’une telle offre peut être populaire. Donner l’opportunité à chacun, pour réparer le tout, de faire sa part (pour reprendre la fable du Colibris que Pierre Rabhi a popularisé dans son livre décapant «Vers la sobriété heureuse », voir nos « liens utiles »), en cessant d’empêcher les initiatives et de limiter les possibilités d’action d’autrui « pour son bien », en laissant le champ libre aux bonnes pratiques sans nécessairement les subventionner.
Une méthode générale : faire confiance à la société civile et à la complémentarité des initiatives de terrain
N’attendez pas en effet de Renouveau Démocratique la proposition d’une énième réforme globale de l’éducation nationale par exemple, car c’est cette approche globale et caporalisante des affaires humaines et le refus qu’elle implique de faire confiance aux communautés enseignantes de base, en interaction avec les familles et les élus de terrain, qui est le problème : qu’un ministre puisse avoir l’idée d’imposer « un nouveau rythme scolaire » à tous les élèves de France et de Navarre et déclenche ainsi une querelle nationale artificielle n’est pas à l’honneur de notre pays pour dire le moins. N’attendez pas non plus de Renouveau Démocratique la recette miracle « pour inverser la courbe du chômage » mais du réalisme. Car on « a tout essayé » dans le registre des recettes économiques, sauf ce qui pourrait marcher : faciliter la vie des entreprises et des « entreprenants » en ôtant les obstacles accumulés sous leurs pas, au lieu de multiplier les fées coûteuses qui prétendent les aider (et en fait les distraient de leur mission) ; cesser d’opposer le capital et le travail, car ils sont en fait complémentaires, comme nombre de dirigeants politiques moins intelligents que les nôtres l’ont compris. Du bon sens généralisé, du pragmatisme et de l’écoute, mis en oeuvre par des gens compétents, expérimentés et au profil fécond, disposant d’une réelle liberté de manœuvre, devraient suffire dans la plupart des cas pour sortir de l’ornière et repartir du bon pied.
Un mouvement de catalyse pour des réformes en profondeur orientées vers le bien commun
Renouveau Démocratique n’est pas un parti politique de plus (il est tant de « partis » et de « partis pris » dans ce pays) qui épuiserait ses forces naissantes dans des stratégies électoralistes qui le distrairaient de son but central, mais un mouvement civil appuyé sur un « laboratoire d’idées » (l’Institut Pour le Renouveau Démocratique, IPRD) visant à peser constructivement sur la manière de concevoir la gestion des affaires publiques et à influencer concrètement le gouvernement de la cité, en prenant date ou en réussissant à faire appliquer tel ou tel point de son « programme », entièrement orienté vers le bien commun de la cité, selon les opportunités et les circonstances, grâce au soutien décisif que vous lui apportez.
Les grandes lignes de ce programme, vous les trouverez sur le site de Renouveau Démocratique, et il sera complété par interaction avec ceux qui s’agrégeront à notre mouvement et au fur et à mesure que s’affirmera notre capacité à approfondir, ou à aborder, tel ou tel sujet. Ne vous étonnez pas de nous trouver silencieux sur tel ou tel aspect de la vie de la cité qui aurait besoin de rafraîchissement lui aussi, mais venez au contraire apporter vos compétences et vous exprimer sur notre site (www.renouveaudemocratique.org) qui est le foyer d’une action que nous entendons centrer sur l’essentiel et qui reflète la sobriété politique à laquelle nous aspirons. C’est sur ce site que se découvriront les fondateurs dans leur diversité et les personnalités qui se reconnaissent dans notre mouvement et le soutiennent. C’est par les éditoriaux de ce site, pièces d’un puzzle dont le modèle n’est pas figé, que nous prendrons pas à pas position sur les grands problèmes de l’actualité et sur les questions de société, d’économie ou de réorganisation politique, et signalerons comment, de notre point de vue, avancer ou résoudre constructivement des questions délicates souvent abordés dans une perspective inutilement agressive ou clivante et une tradition nationale de violence verbale.
Sortir ensemble du rang pour former une « masse critique » incontournable
Vous tous qui avez (ou avez eu) envie de faire ce que nous faisons sans vous être résolus à le faire, ou qui attendiez, comme nous-mêmes depuis longtemps, qu’une telle offre politique au sens le plus noble de ce terme émerge pour sortir de votre réserve ou de votre dissidence , vous tous qui pestez, protestez ou vous révoltez devant cette société fermée, cette France et cette Europe du « non », et qui voulez du « oui », de l’ouverture d’esprit, de l’accueil à l’autre, surtout le faible ou le délaissé, de la rupture nécessaire, de la cohérence et de la suite dans les idées, de l’intégrité et du dévouement à la cause publique : n’hésitez pas à nous rejoindre quelle que soit votre sensibilité politique car Renouveau Démocratique les accueille toutes pour vu qu’elles soient constructives. Engagez-vous avec nous « sans espoir de duchés ni de dotations », soutenez notre démarche en adhérant ou en soutenant et en faisant connaître ce mouvement différent autour de vous et surtout en l’incarnant là où vous êtes. Notre tentative, innovante en « politique », n’aura d’efficacité réelle, quelle qu’en soit la forme, qu’à la condition d’obtenir un niveau critique dans le soutien à son expression, ayez en conscience.
Songez à la force que pourrait nous procurer le fait de ne plus nous savoir seuls à réagir, que pourrait avoir un soulèvement collectif pacifique, une connexion constructive à la base, l’utilisation de la technologie pour renouer avec l’idéal démocratique de nos pères et relever le gant de la démocratie. Qu’y a-t-il à perdre sur ce chemin, fructueux en soi, vers l’intérêt national et européen ? N’y a-t-il pas déjà du bonheur à l’entre-prendre , le « prendre ensemble » selon la belle étymologie générique qu’en a donné Lucien Pfeiffer ?
A vous de jouer maintenant et de disposer de cette proposition ambitieuse mais potentiellement réaliste.
Bernard Cherlonneix
Initiateur de Renouveau Démocratique